Sandinista ! by Vincent Brunner

Sandinista ! by Vincent Brunner

Auteur:Vincent Brunner [Brunner, Vincent]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9791027805655
Google: fq2LDwAAQBAJ
Éditeur: Le Castor Astral
Publié: 2019-05-01T22:00:00+00:00


Si le groupe expérimente de tous les côtés, touche au reggae, au blues, à la soul et un peu à l’électronique, il ne se coupe pas encore du rock’n’roll. Qu’il ait envie d’élargir son spectre musical ne signifie pas qu’il n’éprouve plus aucun plaisir à monter le volume des guitares pour exprimer sa colère. Si « One More Time » commente la situation des ghettos américains, « Up in Heaven (Not Only Here) » décrit sans filtre l’état des logements sociaux anglais et la misère des quartiers populaires. Les paroles écrites par Joe rendent sinistre et peu attrayante la visite de ces énormes tours londoniennes. Des bâtiments délabrés, des débris, des ascenseurs où l’on peut pisser (puisqu’ils sont en panne)… Et puis, partout, règnent le désespoir et la peur. Les familles se détestent, les jeunes n’ont que la délinquance pour exister, les enfants restent à distance pour jouer. Pour cette chanson, Joe prend donc le parti de toutes celles et ceux qui sont devenus invisibles, abandonnés à leur destin par le pouvoir, les institutions, la bourgeoisie, les bien-pensants. Pour nourrir son propos social, il trouve plusieurs formules choc telles que « You can’t live in a home which should not have been built » (« On ne peut pas vivre dans une maison qui n’aurait pas dû être construite »). Comparant l’existence des habitants des tours à celle de prisonniers vivant dans une cage, il dresse un constat amer que le sous-titre de la chanson (« Not only here », « pas seulement ici ») ne peut adoucir. La situation dénoncée sera bientôt généralisée et touchera les banlieues françaises. Comme pour « Somebody Got Murdered », Mick Jones passe derrière le micro. Il va chanter « Up in Heaven (Not Only Here) » avec d’autant plus de conviction qu’il a connu ce dont il parle, la vie dans ces tours moches et insalubres. Lorsqu’il avait 8 ans, ses parents se sont séparés et une de ses grands-mères l’a pris en charge. En 1973, elle et Mick emménagent dans un appartement situé au 18e étage d’une sinistre tour, à Wilmcote House. Mick sait ce que signifie le fait de se sentir en captivité et aliéné. Cette conviction s’entend sur « Up in Heaven (Not Only Here) », cri à l’aide lancé aux autorités. Vindicatif et électrique, le morceau connaît un bref moment d’apaisement quand un larsen métallique retentit, ressemblant au bruit produit par un appareil de chantier. Cette interruption met en avant la corrélation entre ces habitations déshumanisantes et le rôle de main-d’œuvre rempli par celles et ceux qui y résident. Ensuite, la voix de Mick revient pour un dernier tour de piste désespéré. Cette fois-ci, il cite un couplet écrit par le protest-singer américain Phil Ochs pour sa chanson « United Fruit ». Contemporain de Dylan, chanteur contestataire prenant la défense de la classe moyenne, Ochs dénonce notamment dans cette chanson le cercle vicieux mis en place par ceux qui possèdent le capital : s’ils dépensent de l’argent pour construire



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